D’ou vient la popularité du gouvernement de Daniel Ortega ?
mercredi 1er juin 2011
Même les instituts privés de sondage comme Gallup le donnent vainqueur, haut la main, aux prochaines élections présidentielles, en novembre 2011. Comment comprendre la popularité croissante de Daniel Ortega ? Ne serait-elle que la conséquence des divisions et l’absence de projet de l’opposition ? Les médias privés, majoritaires, qui l’avaient d’emblée accusé de vouloir ramener "le totalitarisme communiste-sandiniste, la violence et la guerre" ont ensuite dénigré voire occulté ses réformes sociales.
Parallèlement de nombreux secteurs « progressistes » internationaux ont pris leur distance avec cette « deuxième étape de la révolution » notamment à la suite de vives critiques d’organisations féministes à propos de la décision prise en 2006 de pénaliser l’avortement, sous la pression d’une église catholique rétrograde.
Mais tout cela fait qu’on n’a finalement que très peu d’informations sur ce qui s’est passé au Nicaragua pendant ces quatre ans et demi de gouvernement sandiniste...
Ce lundi 30 mai 2011 Daniel Ortega inaugurait le cycle agricole 2011-2012. Ses objectifs ne sont pas minces : mettre en culture 900 mille hectares, augmenter la production de 9,8 pour cent, créer 950 mille emplois parmi les paysans. À ce plan agricole participent 308 mille 332 petits, moyens et grands producteurs de tout le pays. Au Nicaragua , « grenier potentiel de l’Amérique centrale », l’appui du vaste secteur rural – historiquement le plus pauvre - explique pour une bonne part l’ascension d’Ortega dans les sondages mais pour la comprendre totalement il faut sans doute observer l’ensemble des mesures qui ont permis une amélioration générale des conditions de vie des nicaraguayen(ne)s.
Emploi
On observe une augmentation importante des postes de travail (de 12,1 pour cent par rapport à 2006). Parmi ces travailleurs 30% de plus comptent sur une assurance sociale.
*Pour avril 2011, la récupération économique s’est poursuivie dans les Zones Franches, portant le nombre de travailleurs à 92.000, soit 15% de plus que les chiffres atteints en 2006 et 2.3% de plus que les chiffres de 2010.
Indicateurs Sociaux
Les politiques sociales ont permis que la population nicaraguayenne bénéficie d’un accès majeur aux services sociaux en matière de santé, d’éducation, de sécurité sociale, de logement et de légalisation de la propriété, droits ignorés pendant les 16 ans de néo-libéralisme (1990-2006).
Indicateurs de pauvreté en 2010 comparés avec la situation de 2005 et de 2001.
Indicateurs de santé en hausse.
Les soins gratuits ont été garantis. Résultat de cette restitution d’un droit constitutionnel, les services de santé en 2010 se sont multipliés significativement par rapport à 2006. Par exemple, les consultations médicales ont augmenté de 75.9%, de même que les opérations chirurgicales qui ont augmenté de 76.7%. Les examens de laboratoire ont crû de 107.8% par rapport à 2006. Voici d’autres résultats en matière de santé publique.
Indicateurs de santé en baisse
Les politiques sociales ont eu un impact positif pour les familles nicaraguayennes, par la réduction d’indicateurs tels que : l’analphabétisme, qui a chuté de 18.67 pour cent ; les morts de nouveaux-nés qui se sont réduit de 53.7% et les morts maternelles qui se sont réduits de 15.7%.
Nouveaux programmes de santé mis en place entre 2007 et 2010
A partir de 2007 ont été lancés de nouveaux programmes sociaux en faveur des familles les plus pauvres. Les indicateurs suivants donnent un échantillon.
Entre 2007 et 2010 la sécurité sociale a permis d’augmenter les soins aux patients atteints de cancer, d’insuffisance rénale chronique ou d’autres maladies à coût pour les assurés, les pensionnés, les invalides et les bénéficiaires ; de même que la couverture du programme en santé pour l’adulte senior et les opérations de chirurgie de la cataracte.
Indicateurs de l’éducation.
La nouvelle politique d’éducation impulsée par le gouvernement a permis de restituer un autre droit humain et constitutionnel. La première grande réussite fut l’élimination de l’analphabétisme pour la deuxième fois, après une forte régression de la lecture/écriture sous les 16 ans de gouvernements néo-libéraux. Le taux d’analphabétisme est tombé à 3,33 %, soit une chute de 18,67 % par rapport aux 22% de 2006.
La gratuité de l’éducation est accompagnée par des programmes alimentaires, par la dotation de matériel scolaires et par l’amélioration de l’infrastructure éducative.
Programmes sociaux de logement et de propriété mis en place sur la période 2007-2010.
Pendant la période 2007-2010 divers programmes sociaux ont été lancés pour les familles de moindres ressources. En particulier des programmes de construction de logements, de « Maisons pour le Peuple », le plan de réparation et amélioration de maisons ; le Plan Toiture, la légalisation de terrain dans la région du Pacifique et sur la Côte Caraïbe ; l’octroi massif de micro-crédits (entre autres).
Programmes socio-productifs pour réduire la pauvreté
Le gouvernement a mis en marche des programmes destinés à fortifier les capacités et à améliorer la productivité, principalement des micro-, petits, moyens producteurs, qui représentent le pilier fondamental de l’économie et sont aussi un secteur très pauvre. Ainsi le Programme de microcrédits « intérêt zéro » a bénéficié à plus de 90 mille femmes chefs de foyer, tandis que le Programme Productif Alimentaire (PPA) a bénéficié a près de 60 mille familles sur la période 2007-2010.
Indicateurs 2007-2010
Le Nicaragua a présenté en 2010 le plus grand taux de croissance du Produit Intérieur Brut de l’Amérique Centrale
La croissance du PIB du Nicaragua en 2010 fut de 4,5%, soit davantage que les autres pays de la région. Cette croissance se situe même au-dessus de la moyenne de la croissance régionale qui fut de 3,94%.
La deuxième place est occupée par le Costa Rica, avec une croissance de 4.2%. La croissance la plus faible a été celle du Salvador (0.6%), conséquence de sa dépendance majeure de l’économie états-unienne et de la faible croissance qui l’a caractérisée.
Cette croissance peut être associée à une forte impulsion des exportations (+ 77.3% par rapport à 2006 et + 33.1% par rapport à 2009), liée à la diversification des marchés, surtout grâce à l’appui offert par l’ALBA et particulièrement par le Venezuela.
Principaux marchés d’exportation - décembre 2010
Autre facteur important, l’augmentation de l’Investissement Etranger Direct qui a atteint les 508 millions de US$ (+ 33.1% par rapport à 2007 et + 15.2% par rapport à 2009), impulsée surtout par l’investissement dans le secteur énergétique, des télécommunications et des zones franches, entre autres. Cette année ce secteur dépassera les 1.039 millions de US$, le chiffre plus haut de tous les temps.
Pour 2011, les perspectives économiques sont hautement positives avec des niveaux record dans les exportations et dans l’Investissement Etranger Direct, la croissance soutenue dans la production, l’impulsion plus grande donnée aux micro-, petits et moyens producteurs et entrepreneurs, avec l’élargissement de marchés sur le plan international et surtout à travers la solidarité et le commerce juste que signifie l’ALBA.
L’emploi rural augmente
Les programmes d’appui à la production ont renforcé l’emploi rural qui se chiffre actuellement à 1,1 millions de postes de travail, ceci a un impact positif sur les conditions de vie de la population.
Les enquêtes foyer par foyer montrent que la plus forte augmentation dans la population active sur le plan national se produit dans le secteur rural qui absorbe la moitié de l’augmentation nationale entre 2009 et 2010. D’une population au travail de 303.800 personnes, 48% correspondent au secteur rural (145.916 personnes).
Population employée dans le secteur rural
La population employée dans le secteur rural a grandi de 145.916 personnes, soit de 15%, en passant de 963.677 travailleurs en 2009 à 1.109.593 travailleurs en 2010. Dans ce secteur les femmes représentent 67% de la croissance au travail, les hommes 33%. Les 56% de croissance dans l’emploi ont bénéficié à des personnes qui avaient 30 ans ou moins, 35% à des personnes de 31 à 50 ans et le restant qui représente 9% à des personnes plus âgées de 60 ans.
Emploi rural par âges et par genre
• Pour les hommes :
Moins de 17 ans : 48%
Entre 18 y 30 años : 23%
• Pour les femmes :
Entre 18 et 30 ans : 27%
Entre 31 y 59 años : 23%
D’autre part, la moitié du monde du travail rural possède le niveau éducatif de la primaire, suivi par la secondaire (22%), aucun (19%), technique (6%), et supérieur (3%).
Par branches, 71% de la croissance de l’occupation sont générés par le secteur primaire, 19% par le tertiaire et 10% par le secondaire.
En plus, les 52% de l’occupation correspond aux travailleurs sans salaire (travail familial non rémunéré), 23% de salariés, 21% de travailleurs par compte et 4% aux employeurs.
Pour les hommes, on notera que 60% d’entre eux sont des salariés et 37.5% sont des travailleurs familiaux sans paiement ; parmi les femmes 57% sont des travailleuses familiales sans paiement suivis par 30% de travailleuses à leur compte.
Des programmes comme « Faim Zéro » et le « Programme Agro-alimentaire de Semences » ont permis de stimuler la production et l’emploi.
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