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domingo, 26 de octubre de 2014

Bernard Wesphael


Est-il pertinent de s’acharner si brutalement sur quelqu'un et de s'enivrer de soupçons hâtifs au mépris de la présomption d'innocence ? Est-ce faire preuve de respect de la justice que d’accuser et de condamner une personne sans appel, depuis un plateau de télévision, avant même que son procès n'ait lieu ? Face à ces procédés nauséabonds, il est urgent de rappeler que le dossier de Bernard Wesphael a subi des fuites scandaleuses et que le droit à l'information doit aller de pair avec le respect des droits de chacun et le respect strict de tout être humain.
Une presse sérieuse et respectueuse d’elle-même tient compte de sa déontologie. Il est clair que le droit à l’information, ainsi que la liberté d’expression et de critique, constituent des droits fondamentaux et des conditions essentielles au bon fonctionnement de notre société démocratique. Cependant, lorsque des journalistes diffusent de façon hasardeuse des accusations graves, susceptibles de porter atteinte à la réputation ou à l’honneur d’une personne, la présomption d’innocence est outragée, violée, saccagée. Cela signifie qu’un individu suspecté d'avoir commis une infraction peut être considéré ou traité à jamais comme coupable, avant même d’avoir été jugé comme tel par un tribunal.
Face aux affaires en cours d’instruction, la presse a l’obligation légale et morale de veiller au respect de la présomption d’innocence. La révélation anticipée des éléments de l’enquête, telle qu'elle a eu lieu au JT de RTL, risque de rendre l'enquête plus difficile, voire de l'annihiler. La garantie d’un procès équitable et conforme à la loi a été sérieusement écornée et le droit de chacun à la protection de sa vie privée et de son honneur a été sérieusement bafoué.
Le principe de présomption d’innocence pourrait ne plus garantir le droit à une justice impartiale et dénuée de préjugés. Ce principe, pilier de notre système judiciaire, semble de plus en plus mis à mal dans un monde de surenchères médiatiques, de surexpositions abusives des dossiers judiciaires, de banalisation et simplification des procédures légales... Toutes ces tendances actuelles contribuent objectivement, à façonner et à manipuler dangereusement l’inconscient collectif.
Un monde où le doute est haï et remplacé par des certitudes ignobles et injustifiées, un monde où les médias préfèrent jeter l’opprobre sur un suspect tombé à pic pour pouvoir s’en servir et développer leur discours manichéen, est un monde infernal et sauvage qu’il faut combattre résolument. Et si en l’occurrence, le suspect est important et s’appelle Bernard Wesphael, la ligne de mire est installée, l’inconscient collectif ipso facto conditionné, le déchu piétiné. Nous savons que le scoop brûlant d’aujourd’hui n'enflammera plus les gens dans quelques mois, lorsque la justice où le jury rendront leur jugement définitif. Alors, pourquoi attendre, pourquoi retarder le verdict de la vindicte populaire. Il vous reste messieurs les journalistes à appuyer sur la gâchette et la condamnation sera unanime, sans appel
En attendant, la course effrénée au scoop brûlant continue d'être la règle dans tous journaux du pays. Cette espèce de sensationnalisme et de voyeurisme qui de nos jours traite sans scrupules les sujets humains qui sont « vendables », vient d'accomplir sa sale besogne. Pour la seconde fois, la dignité d'un homme qui clame son innocence a été bafouée. Soyons solidaires jusqu’au bout,camarades !

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